Comme son nom l’indique, la voile bermudienne est originaire des Bermudes où son usage remonte à plusieurs siècles. Il s’agit d’une voile de forme triangulaire. Sa géométrie correspond à celle d’une voile à corne à laquelle on aurait ajouté son flèche, ou à celle d’une voile houari apiquée au maximum, la différence étant que le pic et son encornat ont disparu. Le mât est aussi haut que toute la partie avant (guindant) de cette voile pointue. Les performances des voiles bermudiennes sont excellentes, notamment aux allures de près, contre le vent, où aucun autre type de voile ne peut prétendre les surpasser lorsque leur rapport hauteur-largeur est important. (Au portant, le rendement des voiles à cornes est en revanche supérieur).
Cette voile exige par contre un mât très haut et donc fermement maintenu. Le haubanage complexe de cet espar surprendra tant les observateurs que ce type de gréement sera surnommé « Marconi », du nom de l’ingénieur qui fit installer les premières antennes de radio, également très étayées. Aujourd’hui, on a souvent coutume d’utiliser ce terme de marconi pour désigner indifféremment le mât, le gréement et la voile. C’est une erreur. Mieux vaut en effet réserver ce mot au mât de gréement, car certains mâts marconi peuvent gréés d’une voile à corne avec flèche pointu.