De la frontière belge à l’estuaire de la Somme, le littoral de la Flandre, de l’Artois et de la Picardie présente une grande –diversité : immenses plages de sable, falaises de craie blanche ou de schistes gris, estuaires de modestes rivières, toujours menacés d’ensablement.
En face de ce littoral, les eaux de la Manche et de la mer du Nord, brassées constamment par les courants de marée, s’avèrent particulièrement poissonneuses. Peu profondes, elles sont, à l’exception des ridens, hauts-fonds rocheux, faciles à exploiter. C’est pourquoi la pêche -occupe, au début du xxe siècle, près de 10 000 marins, et bien d’autres actifs, affairés à la -salaison, la conserve, le mareyage, et à toutes les industries annexes, construction navale, fabrication de caisses et de tonnes, forge de marine, voilerie, pouliage…
Les grands ports de pêche hauturière de Gravelines, Dunkerque ou Boulogne arment des voiliers de fort tonnage par dizaines, goélettes morutières ou dundées harenguiers. D’autres dundées et grands lougres arment selon la saison au chalut, à la corde, ou aux filets dérivants, pour traquer maquereau, hareng ou -morue près des côtes, ou en remontant plus au Nord. Mais on trouve également dans les havres de pêche du Boulonnais une importante flottille de bateaux d’échouage cons-truits à clins, dont les plus importantes unités ont atteint à Berck jusqu’à 21 tonneaux.