Par Sandrine Pierrefeu et Gwenaël Saliou - De novembre à mars, quelques heures par semaine, une cinquantaine de bateaux quittent les petits ports de la rade de Brest pour une étonnante caravane d'hiver. L’œil rivé aux frémissements du câble de drague, les pêcheurs charruent le fond. A genoux sur le pont de leurs coquilliers, parmi les oursins et les bernard-l'ermite, ils brassent la vase lourde et froide et trient leur butin à la main pour en extraire quelques "cailloux rouillés" dont la chair fine est recherchée par les gourmets de toute la France : les praires de la Rade.