Par Jean Giono - Ce beau texte de Giono ne parle ni de mer ni de bateau. Il raconte l'histoire d'Elzéard Bouffier, qui planta seul une forêt, remodelant l'ombre et la lumière sur une région entière. Le destin singulier de ce berger de Provence nous enchante et nous trouble. Voilà un homme qui transforme le paysage, mais sans brutalité; qui bouscule la nature en douceur, car il la connaît et il se souvient. Sous les jeunes futaies retrouvées, c'est la vie même qui renaît. Servi par une langue superbe, ce récit a la transparence des paraboles : tout — presque tout — est possible à qui est animé d'une volonté claire et constante. Pour ceux qui ont toujours refusé la pseudo-fatalité des bateaux qui désarment, des métiers de la mer qui disparaissent, d'un littoral "aménagé" qui se dépeuple en dehors des grandes marées touristiques, c'est aussi un encouragement. A l'heure des discours désenchantés, il nous rappelle qu'un petit groupe de passionnés peut rendre la vie plus belle. Plus belle pour tous : la forêt d'Elzéard Bouffier appartient à chacun d'entre nous.
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L’homme qui plantait des arbres
Publié le 02 mars 1985
N° 15
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