Par Pierre-Henri Marin - Quels que soient leurs défauts ou leurs qualités, les bateaux de l'aventure exercent un tel pouvoir de fascination qu'on ne se résigne pas à les laisser disparaître. Le Gipsy-Moth IV de Chichester se visite au musée de Greenwich, comme L'Hérétique de Bernhard au musée de la Marine, ou le Pen-Duick II de Tabarly à l'école nationale de voile de Beg-Rohu. Faute de pouvoir disposer de l'original — coulé lors de son remorquage — le musée de La Perrine de Laval a ressuscité le sister-ship du Firecrest de Gerbault. Au Croisic, les amis du Kurun se démènent pour faire revivre le cotre de Le Toumelin. Et le musée maritime de La Rochelle vient d'acquérir le Joshua de Moitessier pour le réarmer. Dans cette illustre famille, Winibelle fait figure d'ancêtre. Le cotre norvégien de Marin-Marie, lancé en 1933 à Boulogne-sur-Mer, est d'ailleurs l'un des rares bateaux français à avoir bénéficié du label "monument historique': Grâce aux textes de Marin-Marie, aux témoignages de quelques-uns des nombreux propriétaires de Winibelle et à une très riche iconographie, cet article entend rendre un vibrant hommage à un grand homme de mer et son bateau. L'auteur retrace le périple transatlantique en solitaire, brosse le portrait de Winibelle et en filigrane celui de Marin-Marie. Puissent les travaux de restauration actuellement entrepris permettre à ce bateau légendaire de relever bientôt de nouveaux défis.
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Les quinze vies de Winibelle
Publié le 02 juin 1990
N° 49
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