Les conditions de vie des matelots du temps de la voile étaient, on le sait, exceptionnellement dures. Et pourtant, témoignant d'une réalité humaine irréductible aux clichés misérabilistes, le fait est là, mille fois attesté : le chant, la musique, étaient constamment présents à bord. A côté de la cloche de quart, de la corne de brume, du sifflet du maître d'équipage, des chants de manœuvres et des bruits du navire lui-même, les musiciens de l'équipage contribuaient à créer un univers sonore original, propre aux voiliers de haute mer. La première partie de cet article se propose d'explorer les genres, les temps et les fonctions de la pratique instrumentale du bord : elle accompagne, certes, les moments de détente et rythme quelques manœuvres, mais elle rehausse aussi les temps forts du voyage : appareillage, démarches de l'équipage, fêtes au port ou en mer, passage de la Ligne. Sur les navires de guerre, elle appelle aux postes de manœuvre, entraîne au combat, ponctue les cérémonies officielles... La seconde partie de l'article, quant à elle, présentera plus en détails les divers instruments embarqués, de la fin du Moyen-Age au début du XXe siècle.
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Les musiciens du bord : « Entretenir les équipages en mouvement de gaieté »
Publié le 02 septembre 1991
N° 59
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