Par Paul Adam - A la fin du XVIIIe siècle, l'Océanie offre aux voyageurs occidentaux un spectacle étonnant : celui d'embarcations d'allure primitive filant au ras de l'eau à une vitesse bien supérieure à celle des plus rapides voiliers européens. Bien avant cette époque, la civilisation maritime océanienne s'est répandue sur de vastes étendues : Ceylan, Madagascar, Polynésie, Micronésie, Fidji... Dépourvus des outils nécessaires pour débiter le bois, et le transformer en navires, les marins des îles ont réussi, à partir de moyens rudimentaires de simples troncs creusés et ligaturés , à développer des bateaux très élaborés. Variantes souvent complexes de la barque monoxyle, les pirogues à deux coques, à simple ou à double balancier, sont les ancêtres directs de nos catamarans, praos et trimarans modernes. Dans ce premier et rapide survol, Paul Adam examine en architecte naval les données technologiques qui ont permis le développement des multicoques traditionnels. Il rappelle, à cette occasion, comment les conditions particulières de la navigation dans les mers chaudes ont seules permis d'exploiter ces solutions radicales, tout en restant dans le contexte d'une culture technique primitive : ce n'est sans doute pas par-hasard que la notion de multicoque n'a jamais pu dépasser, dans nos régions, les limites de la plaisance et même de la course.
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Les multicoques océaniens
Publié le 02 mars 1986
N° 22
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