Par J.-S. Quéméneur - Patron d'une modeste vedette au port de Conakry, Jean-Marie Le Corre est le frère de tous les margats : vieux « choufs » de la Royale, boscos de remorqueurs, ou fins manœuvriers de la D.P. Grandes gueules, buvant sec, prompts à la bagarre et durs au mal, ils savent faire face à tous les coups de temps, et l'arrogance des puissants ne les émeut guère. Noirs de gasoil, ces super-mécanos sont aussi d'authentiques marins, capables de manier l'épissoire, d'exécuter en un tournemain une manoeuvre d'aussière, d'accoster un quai en souplesse ou de godiller des heures durant. Extrait d'un roman de la Série Noire, ce texte de J. -S. Quéméneur nous plonge dans le monde mal connu des fonds de ports de guerre. Derrière l'abstraction grise de la technocratie militaire, une authentique tradition maritime y demeure intacte : populaire, enracinée, elle a l'accent de turbulence gouailleuse des gens de la côte venus « sous l'État ».
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La grande godille
Publié le 02 janvier 1984
N° 10
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