Par Jean-Marie Homet - On savait que les bateaux naissaient, qu'ils portaient le nom d'un homme ou d'une femme, et étaient souvent baptisés, qu'ils avaient un domicile, leur port d'attache, une nationalité, et des papiers d'identité. On savait qu'ils donnaient des joies et des peines, qu'ils étaient solides, mais qu'il leur fallait des soins attentifs, qu'il leur arrivait d'être malades, parfois blessés, qu'ils vieillissaient, qu'ils prenaient du poids avec l'âge et qu'ils devaient mourir. On savait qu'il existait des cimetières de bateaux, et que certains disparaissaient sans sépulture, ensevelis au fond des mers, sans laisser d'autres traces que des souvenirs ou des images. On évitait d'y penser : la mort d'un bateau, c'est toujours un veuvage, cela impose le recueillement et le silence.
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Ces bateaux qui grandissent : la jumboïsation du Liberté
Publié le 02 juillet 1991
N° 58
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