Par Hervé Hamon - Ca serait tentant d'y aller à coups de trémolos, de peindre l'homme et la machine, indissociables, chevauchant l'écume comme le cavalier et sa monture dévorent la poussière. De prêter un cœur d'acier à cet homme d'iode. Et de dessiner, en surimpression, le visage du capitaine sur le pavillon d'honneur. Eh bien non, contresens, cliché, pathos et tout le tintouin. Je sais bien que, plus qu'un autre objet, un bateau est un objet d'amour. Que nos voisins britanniques, en plein débat linguistique et grammatical, ne parviennent pas à retirer aux navires leur genre féminin ce qu'on peut vraiment appeler, outre-Manche, une exception culturelle. Je sais tout cela, et je sais que, si j'ose écrire, cela coule de plume. Mais justement, pour comprendre la relation entre Carlos, alias Charles Claden, et le bateau qu'il commande, il est prudent de balayer les idées reçues et d'affiner un brin la carte du tendre.
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Carlos et les hommes de l’Abeille
Publié le 02 juillet 2002
N° 153
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