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Le catamaran file sous une petite brise tandis que les passagers profitent des espaces au soleil le temps de la traversée. ©Gauthier Glébec/Sailcoop

Par Pierre Tanguy – Alternative au transport carboné, la jeune société Sailcoop de Vannes propose des liaisons Concarneau-les Glénan depuis l’été dernier à bord d’un catamaran nommé Isabelle, en référence à sa marraine, Isabelle Autissier. Pour sa première saison, elle a transporté huit mille passagers… et d’autres projets devraient suivre.

«C’est tellement calme, je n’ose pas démarrer le moteur », dit Maxime Buhry. À la barre du grand catamaran Isabelle, le capitaine finit par lancer à regret les deux Nanni de 79 CV en approchant de la Pie. La marque de danger isolé, au nord des Glénan, est l’une des portes d’entrée de l’archipel. Les trois marins de Sailcoop amènent la toile pour slalomer entre îles et récifs. Une bonne partie des passagers mitraillent le paysage, portable à la main. L’archipel est paisible. Isabelle est le premier navire à passagers du jour.

Le trajet de 11 milles, effectué presque entièrement à la voile, a duré moins d’une heure et demie. Isabelle a quitté Concarneau vers 8 heures avec une quarantaine de passagers, chacun ayant payé de 35 à 59 euros. Dès le chenal, l’équipage a établi la grand-voile. Plutôt que d’utiliser un winch électrique, Vicky Pronier, l’un des deux matelots, a profité d’un coup de main des passagers motivés dont certains n’avaient jamais navigué à la voile. Quand les fines coques percent l’eau à 10 nœuds, c’est aussi à eux qu’on le doit.

Vicky Pronier, l’un des deux matelots, sollicite les passagers motivés pour établir la grand-voile.
©Pierre Tanguy

Sailcoop a débuté ces rotations régulières vers les Glénan sur son catamaran de 18,60 mètres de long tout neuf au début de l’été, mais c’est trois ans et demi plus tôt que l’aventure a commencé, « par un post sur les réseaux sociaux de Maxime de Rostolan, entrepreneur écolo », se souvient Grégoire Théry, directeur de la Stratégie et des Relations publiques de la jeune compagnie. « Il listait les projets qu’il souhaitait réaliser dont le transport de passagers à la voile. Les réactions ont été nombreuses. Avec Maxime Blondeau, du syndicat Printemps écologiques, et Arthur Le Vaillant, coureur et créateur du collectif La Vague pour la transition de la course au large, ils ont lancé un formulaire en ligne, interrogeant notamment les internautes sur les destinations qui les intéressaient. Plus de deux mille personnes ont répondu. La Corse était la destination la plus demandée. »

En septembre 2021, ils créent une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) à Vannes. En novembre, une douzaine de personnes se réunissent pour un séminaire autour de la meilleure façon de concrétiser l’idée, en proposant « partout où c’est possible, une offre de transport de passagers à la voile en alternative au transport carboné ». Trois segments de marché sont identifiés : la courte distance (moins de 20 milles), la moyenne distance (de 20 à 200 milles) et la longue distance (plus de 200 milles).

Dès l’été suivant, l’aventure prend corps. Sailcoop lance une liaison régulière vers la Corse (Calvi) depuis Toulon, puis Saint-Raphaël, dont le port est plus proche de la gare. Un Bavaria 50, voilier de croisière de 15 mètres, appartenant à un particulier, est utilisé pour ces traversées qui durent entre 15 et 22 heures. « On ne voulait pas construire de bateau neuf, d’autant que beaucoup de grands voiliers de plaisance servent très peu. On a donc proposé à des propriétaires de nous les confier pour faire du transport de passagers », poursuit Grégoire Théry, depuis le pont du catamaran.

La SCIC a débuté son activité en proposant en 2022 une liaison sur Calvi, en Corse, au départ de Saint-Raphaël.
©Jochen Krauth

Ils se heurtent néanmoins à des obstacles réglementaires : le voilier de plaisance individuel doit d’abord devenir un navire de plaisance à usage commercial (NUC). Statut qui n’est toutefois pas suffisant, les liaisons régulières étant réservées aux navires à passagers. « Tout cela s’est fini avec un statut d’expérimentation nationale du secrétariat d’État à la Mer pour opérer ces liaisons de transport de passager à la voile à bord de navires de plaisance à usage commercial. Les conditions accordées sont très restrictives. Il faut notamment deux skippers titulaires du capitaine 200 pour accompagner huit passagers. »

La compagnie Îliens ouvre la voie  

Sailcoop, qui devient armateur du voilier avec un contrat de location coque nue, peut ainsi se roder le temps d’une saison ; en vingt-six traversées, ce sont cent vingt passagers qui sont transportés. L’année suivante, avec un Sun Odyssey 509 en plus et huit skippers, elle assure un départ quotidien de Corse et du continent, embarquant un peu plus d’un millier de personnes. Entre-temps, la coopérative a testé une liaison transatlantique dans l’optique d’en proposer plus tard entre la Martinique et la Guadeloupe, mais le résultat n’est pas très concluant.

Qu’importe. Sailcoop a déjà une autre idée en tête : exploiter une navette à voile sur une courte distance. En 2021, la compagnie Îliens ouvre la voie avec une liaison sur Belle-Île : cet été-là, Saona, un catamaran Ocean Voyager 64, d’une capacité de soixante-dix passagers, transporte quatorze mille personnes entre Port-Haliguen (Quiberon) et Le Palais (Belle-Île).

La coopérative vannetaise, qui n’hésite pas à s’inspirer de son aînée, souhaite acquérir un bateau d’occasion. « Mais ceux que nous avons repérés étaient trop lourds, pas très performants à la voile et n’offraient pas une vraie expérience de navette confortable et sécurisante avec accès pour les personnes à mobilité réduite », relate Grégoire Théry avant de partir d’un grand éclat de rire : « Alors on s’est dit qu’on allait le construire nous-même ! Mais ça, c’était avant qu’on ait conscience de l’ampleur de la tâche… » La jeune coopérative sollicite VPLP, le cabinet d’architecture navale connu dans la course au large, mais aussi pour ses grands catamarans de plaisance ; depuis quelques années, il se diversifie avec des bateaux de transport à la voile, dont Canopée, un cargo de 121 mètres de long, doté de quatre grandes ailes, qui achemine des éléments de la fusée Ariane 6 entre l’Europe et la Guyane.

Calvi, le 15 juillet 2022. Le Rubra, un voilier de 16 mètres, à la manœuvre en face de la citadelle de Calvi.
©Laurent Carré/Divergence

Sailcoop compte dans ses rangs des passionnés de voile et de course au large, comme Jochen Krauth, directeur de la flotte. « L’objectif était d’avoir un navire pour le transport de passagers sur de courtes distances, à la journée. On voulait une capacité d’emport importante, tout en ayant une taille de bateau limitée pour pouvoir entrer dans les ports, rester maniables et limiter les coûts », explique cet ancien champion de planche à voile. Le choix se porte sur un catamaran car il « offre une grande surface d’habitacle, permettant de mettre beaucoup d’assises. » Ensuite, « on voulait avoir des formes de coque performantes et un poids réduit ». Pour Sailcoop, la voile est le système de propulsion principal. Il s’agit de l’utiliser « le plus tôt possible, pour pouvoir couper les moteurs », même dans les petits airs.

Le poste de barre est au milieu du bateau

« Ils voulaient un vrai voilier, qui avance vite, et qui soit également un vrai bateau de travail », se souvient Simon Watin, directeur général associé chez vplp. Le cabinet a dessiné un bateau léger de 18,60 mètres de long pour 8,67 mètres de large. Ses lignes sont contemporaines avec des étraves inversées. Deux dérives portent le tirant d’eau d’1,20 à 2,70 mètres. Le pont de 111 mètres carrés est doté de quatre-vingts sièges passagers, dont une soixantaine sont abrités – la fréquentation est moindre par mauvais temps. Les personnes à mobilité réduite (PMR) ont un cabinet de toilettes adapté, et on trouve aussi un espace pour les vélos, le navire pouvant travailler sur d’autres lignes, comme Lorient-Groix.

Le poste de barre est au milieu du bateau, sur tribord, près du pied de mât avec les drisses et écoutes à portée de main, pour faciliter la manœuvre, tout en gardant un œil sur les passagers présents sur le trampoline. Pas de timonerie pour le capitaine qui se trouve au milieu des clients, sous le rouf couvert de panneaux solaires. vplp et Sailcoop ont cherché à augmenter le plan de voilure en gardant un centre de gravité bas, tout en ayant un bateau simple à régler, « mais sur lequel on peut tirer car les marins veulent naviguer à la voile et valoriser cette expérience auprès des passagers » », explique Simon Watin.

Le mât en aluminium Sparcraft, haut de 23,25 mètres, permet de porter une grand-voile de 125 mètres carrés, avec un génois de 65 mètres carrés, une trinquette de 35 mètres carrés ou un gennaker de 160 mètres carrés, garde-robe réalisée par la voilerie All Purpose. « Nous avons été chercher des mètres carrés, du recouvrement, des profils performants, avec un gréement dormant pas trop lourd non plus, grâce à du textile plutôt que du câble », reprend Jochen Krauth. Seul le charriot de grand-voile est motorisé. Les écoutes des voiles d’avant sont gréées alternativement d’un bord sur l’autre, pour éviter qu’une contre-écoute ne traîne sur le pont, au milieu des passagers.

Pour la propulsion mécanique, le thermique est préféré à l’électrique qui exigeait une borne de recharge à quai, or Isabelle est au mouillage la nuit. L’équipe de Sailcoop estime aussi que ça alourdirait le navire, au détriment des performances à la voile. Ils optent donc pour de petits moteurs et se dispensent de propulseurs d’étrave.

Le chantier de l’Arsenal, à La Rochelle, est chargé de la construction. Spécialiste des grands catamarans de promenade, il a développé une technologie originale pour construire des bateaux en matériaux composites sans utiliser de moule. « Dans la plaisance, on connaît bien le contreplaqué-époxy. On part de panneaux plans qu’on cintre sur une structure pour obtenir une coque à bouchains, un pont, une superstructure… Notre principe de construction est assez similaire, sauf que l’on utilise des panneaux sandwich en composites plutôt que du contreplaqué. Nos panneaux peuvent faire jusqu’à 27 mètres de long d’un seul tenant », explique Laurent Da Rold, le dirigeant du chantier. Ils sont fabriqués en infusion avec une âme en mousse recyclée pet, une peau en verre et carbone, de la résine vinylester ou polyester. Une machine à commandes numériques les découpe au jet d’eau (6 000 bars). Sur Isabelle, chaque coque compte sept panneaux de la longueur du bateau. Sans moule, la construction d’un modèle unique est plus rapide et moins chère, plus respectueuse de l’environnement aussi car elle utilise moins de matière.

Isabelle est construit avec des panneaux sandwich en composites et avec une âme en mousse recyclée PET.
©JK Design chantier de l’arsenal

Une vitesse cible moyenne de 8 nœuds pour trois rotations par jour

Une levée de fonds est organisée en 2023 pour financer un tiers du navire, les deux autres étant assurés par don un privé et un emprunt bancaire. « Tout au long de la construction, explique Jochen Krauth, on a cherché, avec vplp et le chantier, à gratter dizaine de kilos par dizaine de kilos. » Isabelle, qui reste un bateau très « vide » car il navigue à la journée, ne pèse que 17 tonnes, auxquelles il faut en ajouter environ 7 pour le poids des passagers quand il est complet.

Et le catamaran répond aux attentes de son armateur. « On navigue sous voiles dès 7-8 nœuds de vent de travers, sachant qu’on a une vitesse cible moyenne de 8 nœuds pour faire nos trois rotations par jour. Dès 12 nœuds de vent, on peut aller à 60 degrés du vent à des vitesses de plus de 10 nœuds », se réjouit Jochen Krauth. Le portant dans le petit temps s’avère le plus délicat.

De gauche à droite : Isabelle Autissier, Maxime Blondeau, Jochen Krauth, directeur technique, et Arthur Le Vaillant, le jour de l’inauguration du catamaran.
©Jochen Krauth

Baptisé par Isabelle Autissier le 7 juin dernier à La Rochelle, le bateau rallie Concarneau pour une inauguration express et entame la saison dans la foulée. Cette ligne a été choisie après mûre réflexion parmi une vingtaine de liaisons potentielles, comme Hyères-Porquerolles, Lorient-Groix, Saint-Malo-Chausey, voire même entre la Corse et la Sardaigne ou entre Malaga et Tanger. Concarneau-les Glénan et Lorient-Groix ont finalement eu la faveur de Sailcoop, d’abord parce que ces lignes nord-sud ont des vents dominants traversiers de secteur ouest, propices à la voile. Ensuite, les distances de 6 à 15 milles sont adaptées à un transport de ce type, car les traversées ne sont ni trop longues pour les passagers, ni trop courtes, ce qui permet d’utiliser les voiles. Enfin, Sailcoop a évalué le nombre de visiteurs se rendant sur les îles. « À partir de ça, on a travaillé ces deux lignes, jusqu’à ouvrir celle pour laquelle nous avions les autorisations. »

Avec un mois de juillet maussade, les élections législatives et un lancement un peu tardif, le démarrage s’est fait lentement. « Ce qui, cela dit, nous a permis de nous roder », dit Quentin Le Scoul, l’un des deux matelots, depuis le comptoir d’Isabelle où il sert des cafés pendant la traversée. Mais en fin de saison, Sailcoop pouvait se féliciter d’avoir su attirer huit mille passagers en trois mois.

L'amarrage se fait en quelques gestes précis, sans un mot

À bord d’Isabelle, la journée a bien avancé. Le bateau en est à sa deuxième rotation et approche de l’embarcadère de l’île Saint-Nicolas. Des baigneurs glissent dans les eaux translucides des Glénan. Les rires et le bruit des plongeons parviennent jusqu’au bateau chargé de soixante-quatorze passagers, casquette vissée sur la tête et lunettes de soleil à poste, chaussures de rando aux pieds ou serviettes et parasols sous le bras. Le bateau est plein. Il est 13 h 30 heures, un 1er août. C’est les vacances.

Le poste de barre est situé sous le rouf, avec une vue sur le trampoline. Ici, Maxime Buhry, le skipper.
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Pas pour Maxime, visiblement tracassé… À midi, le catamaran a appareillé avec quelques minutes de retard de Concarneau pour attendre des passagers. Maxime ne cesse de scruter ses instruments pour savoir s’il va rattraper ce temps perdu. Les créneaux partagés avec les vedettes de l’Odet pour l’accès au quai sont minutés et il connaît précisément le temps qu’il lui faut entre la Pie et le débarcadère. Au milieu de l’été, l’archipel est très fréquenté. S’il arrive en retard, il n’aura plus accès au quai avant des heures…

Un coup de moteur en avant, un autre en arrière. Sans un mot, Quentin, placé à l’arrière, décompte les mètres séparant la coque du quai avec les doigts pour le patron. Il serre le poing quand le bateau est collé. Une aussière est passée. Un coup de moteur en avant. Une seconde aussière est frappée à l’étrave. Le bateau est amarré.

En une poignée de minutes, les passagers ont débarqué et ceux ayant profité de l’île le matin rembarquent. Le bateau repart déjà vers Concarneau. Les horaires sont de nouveau respectés. Le temps de sortir du mouillage, Isabelle établit la grand-voile, double la Pie, déroule la voile d’avant et file vers Concarneau dans une jolie brise. Maxime souffle et se détend, tandis que des passagers jettent un œil par-dessus son épaule sur la carte électronique et les instruments, ou s’allongent dans le trampoline pour profiter du retour.

Sailcoop a de nombreux projets, dont une ligne Lorient-Groix

Avec sa première saison de rotations vers les Glénan, Sailcoop joue sa crédibilité. Ce n’est pas parce que le jeune armement utilise la voile qu’il est moins ponctuel que les vedettes. Le temps de traversée programmé est soigneusement suivi pour être dans les temps en évitant de lancer le moteur. « La voile n’est pas une façade, c’est notre culture. On règle les voiles parce qu’on a envie de faire marcher le bateau. Dès qu’on peut couper les moteurs, on est ravis. Sans passagers, on fait la même chose », insiste Maxime, tout en surveillant penons et passagers, en particulier les enfants. Il sourit : « On est en train de prouver qu’on arrive à tenir de bonnes cadences et à proposer des alternatives. Je suis aussi certain qu’on peut réussir à convaincre les gens en disant qu’on y va en 1 h 30 au lieu d’1 h 15 pour les navires thermiques. Perdre 10 minutes sur un trajet, les gens s’en fichent, je crois. »

Les Glénan, une destination de choix pour les soixante-quatorze passagers de la traversée qui vont profiter de la journée sur l’île avant de repartir en soirée.
©Pierre Tanguy

Cet ancien ingénieur du BTP, passé par la course au large en Mini 6.50, s’est reconverti pour devenir skipper professionnel. Après six ans comme indépendant à cumuler convoyages et croisières loin de chez lui, il a été recruté en 2023 par Sailcoop comme capitaine et responsable de la ligne. Avant d’être à la barre, il a bien aimé aussi « la gestion du projet avec le suivi de la fin de chantier, le recrutement de l’équipage, puis la fiabilisation du navire. Comme capitaine, on continue à faire beaucoup de technique, avec toujours de petits soucis à gérer en instantané, une pompe à bricoler, un diagnostic à faire pour réparer avec la bonne pièce dès qu’on arrive à terre… Et puis, il y a plein de choses qu’on essaie d’améliorer dans la perspective d’avoir d’autres navires. » La coopérative doit bientôt décider si elle fait construire un deuxième bateau pour la ligne Lorient-Groix, par exemple. Elle cherche aussi à commercialiser des cabines passagers sur les nouveaux cargos à voile au long cours.

Debout, la main en visière, Vicky, qui a étudié la biologie marine, tente de repérer des dauphins. « Dès qu’il y a une observation à faire, j’adore ça. Si ça intéresse les passagers, on en parle avec eux. » Passionnée de voile depuis l’enfance, elle a aussi conduit un projet de course au large en Mini 6.50 avant de passer son diplôme de matelot. Depuis que Maxime lui a proposé de rejoindre Sailcoop, elle est « trop heureuse de venir de bosser. Le projet est vraiment en accord avec mes valeurs. Le transport décarboné, ça me parle, je suis une grande fan de voyages à vélo, de modes de déplacement doux. Et puis c’est une coopérative. Cela se ressent dans notre rapport avec les passagers et passagères. Je pense que le bateau à voile est un super moyen de se rapprocher des gens et de les rapprocher du milieu naturel. »

La manœuvre d’accostage est parfaitement rodée. Quentin, à l’arrière, donne avec sa main les informations au skipper.
©Pierre Tanguy

Amélie et sa fille, venues des Landes, installées sur une banquette à l’avant, apprécient cette « alternative » aux navettes classiques. « On n’est pas obligés d’aller rapidement d’un point A à un point B. Ici, on ralentit, on prend le temps de la traversée. L’expérience est chouette, on a un vrai rapport avec l’équipage. On sent qu’ils veulent changer les choses, qu’il y a un combat derrière. » Gaëtan, un Parisien en vacances, arrivé un peu par hasard sur le bateau, ne regrette pas non plus l’expérience. « Avec du recul, avoir ce cadre, c’est quand même sympa. »

À bord, les passagers portent les marques d’une journée de soleil et de vent. Certains, alanguis dans des poufs sur le trampoline, savourent la fin de cette journée de vacances. À la barre, Maxime ne lâche pas l’affaire. Il serre le vent pour essayer de passer la tourelle du Cochon sans avoir à virer. « Borde un peu », demande-t-il à Vicky. « Je vais l’avoir… » ◼