Une fameuse tramontane dévale les Pyrénées, le 1er et le 2 septembre derniers, levant un fort clapot au large du cap Béar, mais les quarante-huit bateaux participant au troisième Vire-vire de caractère ont trouvé le meilleur des abris dans l’anse de Paulilles. Quel tableau ! Antennes pointées vers le ciel, fiers capians hauts dressés et coques multicolores, c’est là un rassemblement à nul autre pareil.
Le Catalan Emili Armengol s’en revient juste de Sardaigne, où il est allé régater avec son sardinal de 12 mètres Sa Rata (CM 295), et il y a même un bateau des Canaries de 5 mètres de long, le Rubicon. Le doyen de la flottille est le Bel Ange, lancé en 1898, dont la restauration a été le premier grand chantier de l’Atelier des barques de Paulilles, l’hôte de ces festivités. D’autres participants reçoivent à domicile : Libre penseur, Notre-Dame de Consolation, Dotze Vuit et Jean-François, d’Argelès-sur-Mer, Rigo Rigo et Ufana, de Collioure, Albada, Jean Gaspard, la Moreneta et La Bepa de Banyuls-sur-Mer, et bien d’autres encore. Idéal, El Barcarès, et Flor de Sorral, sont venus en voisins du Barcarès.
Sur l’eau, dans la mer formée, les rustiques catalanes font merveille. Les participants ont arisé leurs grandes voiles, mais cela n’empêche pas l’infortune de frapper le Bir Hakeim. L’étambrai de cette catalane de 10,40 mètres, basée au Grau-du-Roi, fait défaut, précipitant le gréement sur bâbord. L’équipage parvient à amener la voile, et le bateau est remorqué jusqu’à la plage. Ce sera la seule ombre au tableau de ce rassemblement de bateaux et de marins, idyllique par ailleurs, dans l’un des plus beaux sites du littoral français. • Nic Compton