Les bénévoles de l’association Amarinage, créée en 2012 à Redon, ont débuté la construction d’une chaloupe de 4,05 mètres sur 1,60 mètre de large en mars dernier. Les premières pièces de la charpente axiale en chêne sont en cours de façonnage : la quille est ébauchée et le marsouin terminé. La quinzaine de bénévoles qui s’active sur le chantier, à raison de trois demi-journées par semaine, sera épaulée, en cas de difficultés, par un charpentier de Skol ar Mor, le chantier-école de Mesquer (Loire-Atlantique).
Ils travaillent d’après les plans dessinés par François Vivier à partir d’une photo de cette chaloupe, annexe du brick Le Printemps, dont l’association espère construire une réplique dans un second temps. L’histoire de ce caboteur à voile, de 25 mètres et 140 tonneaux de jauge, est bien documentée : un livre lui a été consacré par Pierre Josse, petit-fils du dernier capitaine, qui fait partie d’Amarinage, comme la petite-fille du constructeur Mabon, de Redon, qui a lancé Le Printemps en 1882. C’est à bord de cette chaloupe que l’équipage du brick, éperonné par un vapeur en 1912, avait pu échapper à une mort certaine.
Disposant d’un hangar de 700 mètres carrés, mis à disposition par Redon Agglomération, les membres d’Amarinage s’occupent aussi de la yole de Bantry Fée des marais, qu’ils entretiennent et font naviguer à la belle saison pour des sorties de découverte sur la Vilaine, en lien avec l’office de tourisme de Redon.
Les bénévoles ne se sont pas fixé d’échéance pour le lancement de la chaloupe – qui fait l’objet d’un financement participatif en ce moment –, mais ils savent déjà qu’elle sera un bel outil pour faire revivre l’histoire du cabotage fluvio-maritime, au temps où le port de Redon était relié à Swansea, Cardiff ou Newport au pays de Galles, sur fond d’échanges de charbon et de poteaux de mines.
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© Claude macquet/Amarinage
-Nathalie Couilloud