Grand voyageur, ancien biologiste, marin et plongeur reconverti à la charpente aux ateliers de l’Enfer, Julien Gratiot a ouvert son atelier à Postolonnec, en Crozon, et commencé la construction de son premier bateau au printemps.
« Je m’inspire des sandeq que j’ai étudiés aux îles Sulawesi, en Indonésie, et, pour certains aspects de la construction, des kabang des Moken, nomades marins de Birmanie. L’architecture de ce bateau est semblable à ses cousins traditionnels asiatiques : la quille large s’apparente à une pirogue monoxyle, creusée dans un cyprès de Lambert fourni par un élagueur de Crozon, Abatel. Elle sera dotée de trois ou quatre cloisons, avec une coque très légère formée de couples ployés rapportés accueillant des lisses en bambou et un bordé en toile de lin enduite d’un mélange à base d’huile de lin et de cires naturelles. »
Plus petite que les sandeq de pêche, ce bateau mesurera 5 mètres de long pour 60 centimètres de creux. La coque de 80 centimètres de large sera dotée, comme les sandeq, de deux longs balanciers, portant la largeur du bateau à 3 mètres. La propulsion sera assurée par une voile en pince de crabe de 5 à 7 mètres carrés. Comme l’indique le nom du chantier, Organic boats, absolument tous les matériaux de ce bateau composite sont naturels et d’origine locale. Il se veut écologique, facile à transporter, à manœuvrer et à entretenir, outre son côté ludique et indéniablement original. La mise à l’eau, cet été, sera suivie d’essais en vue de la production en série de ces pirogues à balancier de Bretagne. <organic-boats.com>