Construit en 1960 à La Seyne-sur-Mer par des « Tunisois » (pieds-noirs de Tunisie), ce bateau à la muraille très évasée mesure presque 7 m de long. Conçu pour naviguer essentiellement au moteur, il était aussi doté d’un petit mât avec une voile au tiers.
Michel a déjà repris une partie des membrures, qu’il a refaites en lamellé-collé. La coque, bordée en sipo, a été flipotée, une opération qui consiste à enlever le calfatage et à le remplacer, dans ce cas précis, par 180 m de baguettes en sipo, collées. « Cela permet de conserver l’aspect traditionnel du bateau, tout en exigeant beaucoup moins d’entretien, explique Michel, ancien soudeur à la retraite. On a coutume de dire qu’un pointu sec, ce n’est pas un pointu, mais celui-ci le sera quand même ! »
Le barrotage a également été refait et le pont sera réalisé en lattes d’iroko. L’étrave a aussi besoin d’être renforcée. Michel travaille actuellement sur la position de l’arbre d’hélice, car le moteur va être changé et le prochain sera déplacé par rapport à l’ancien pour laisser place au mât, qui va porter à nouveau une voile au tiers. Une fois restauré, le pointu sera basé à Menton, un port qui offre de bonnes conditions d’accueil aux bateaux traditionnels. C’est le second pointu que Michel restaure après Lola, récupérée à l’état d’épave, qui lui a demandé trois ans de travail et est désormais labellisée Bateau d’intérêt patrimonial (BIP). Le nouveau pointu devrait retrouver son élément d’ici un an et demi et prendre le nom de La Goulette, pour faire vivre le souvenir du port de pêche, situé à une dizaine de kilomètres de Tunis, que Michel a connu enfant.
par Nathalie Couilloud
Crédit iconographique : Nathalie Couilloud