Aux régates de Cannes de l’an dernier, Viola avait démâté. L’espar étant un peu sous-dimensionné, il a été changé cet hiver. Commandé au chantier Pasqui, de Villefranche-sur-Mer, le nouveau mât en spruce – l’ancien était en pin d’Oregon – est arrivé nu à La Rochelle et Bruno Barbara a refait toutes les ferrures : râtelier de pied de mât, mâchoire d’encornat…
Le tirant d’air est maintenant de 14 m. La bôme (9 m) et le bout-dehors ayant par ailleurs été raccourcis, il a fallu confectionner un nouveau jeu de voiles. « Avec le mât plus raide et les voiles neuves, le yacht améliore ses performances en cap et en vitesse », a déjà pu constater le charpentier, qui fait partie de l’équipage habituel de Viola.
« On a profité du changement de mât pour refaire le gréement et nous avons renforcé les ancrages des bastaques, cadènes et étais. Nous avons aussi remplacé quelques membrures. Enfin, le pont, qui avait été refait au chantier Labbé il y a vingt ans, a été repris : la structure et le contre-plaqué du sous-pont ont été conservés, mais tout le lattage en teck a été remplacé. » Ce chantier aura duré huit mois.
Depuis vingt ans, Yvon Rautureau, le propriétaire de Viola, maintient le plan Fife à son niveau d’excellence en le faisant régater partout, de l’Atlantique à la Méditerranée, en passant par les eaux anglaises et écossaises, où il a remporté un podium en 2013 lors de la Fife Regatta. Il cédera sous peu son yacht à Kostia Belkin, copropriétaire depuis deux ans. Le passage se fera en douceur, entre amis, sans compromettre la cohésion d’un équipage galvanisé par son skipper, Fabien Desprès.
par Nathalie Couilloud
Crédit iconographique : Christophe Breschi