©Jacques Simon/Jakez Photos

En 2025, Notre-Dame-de-Rumengol, la gabare en bois rachetée en 1981 par l’association An Test, fêtera ses 80 printemps. L’an passé, la coque de chêne construite à Camaret, au chantier Keraudren, a montré des points de pourriture. Pour continuer à exploiter ce Navire d’utilité collective (NUC), classé monument historique, les travaux vont s’étaler sur trois hivers. Cette méthode, qui implique à chaque fois démontages des emménagements, démâtages et déposes multiples, permettra à l’armateur de sauver ses saisons de navigation, et son budget de fonctionnement. Sur une projection d’un million d’euros, environ 70 pour cent devraient être couverts par les collectivités territoriales. An Test vient de lancer un appel aux dons pour combler les 300 000 euros manquants.
Ce printemps, la coque a été sécurisée. Les travaux ont porté sur le changement d’une soixantaine de mètres linéaires de bordage et des cinq membrures les plus atteintes, notamment sous le lest en ciment qui a été retiré par endroits. L’appareil à gouverner sera aussi révisé, le safran, démonté et le bénitier, repris.
Les propriétaires espéraient pouvoir effectuer ces travaux à l’échouage au Moulin-Blanc, mais cela n’a pas été possible. La coque a donc été grutée et transportée quai Malbert à Brest. Le démâtage a conduit l’association à procéder, un an plus tôt que prévu, à la réfection du gréement dormant et au changement du haubannage. Les bénévoles et l’équipage se chargent de cette tâche, sous la direction du gréeur Philippe Foucher. Les deux hivers prochains, la vérification des œuvres vives, le démontage et le remplacement des pièces endommagées se poursuivront sur cette puissante structure.

Sandrine Pierrefeu

Publié dans Le Chasse-Marée 339 – Juin-Juillet