Retardée pour raisons sanitaires, l’ouverture du nouveau musée The Box de Plymouth va de pair avec une exposition célébrant les quatre cents ans de l’expédition du Mayflower. Celle-ci rassemble des pièces archéologiques évoquant quelque douze mille ans de civilisation amérindienne sur les côtes du Nord-Ouest américain, ainsi que les débuts de la période coloniale, et présente même le document émis par les autorités britanniques en 1621 pour officialiser l’installation des émigrants Outre-Atlantique. Cette patente, restaurée pour l’occasion, est le plus ancien document officiel de Nouvelle-Angleterre. La collection permanente du Box comporte aussi, notamment, une section qui évoque l’histoire du port et des départs depuis ce haut lieu d’émigration, à travers les exemples d’une centaine de ces voyages.
Les pièces vedettes de la collection sont indiscutablement les quatorze figures de proue qui accueillent avec éclat les visiteurs à l’entrée. Treize de ces sculptures du XIXe siècle ont été suspendues en hauteur, dans la position qu’elles avaient à l’avant des navires qu’elles devaient guider vers la victoire voici deux siècles. Restaurées – lourdement, pour les plus détériorées – et repeintes aux couleurs éclatantes de leur neuvage, elles comprennent un centaure, un sphinx et autres figures mythologiques, un buste de Maure enturbanné, sans oublier bien sûr une reine Victoria presque trois fois plus grande que nature. La quatorzième, une statue du roi Guillaume IV, a dû rester au sol, se refusant aux évolutions ariennes en raison de son poids de plus de 2 tonnes, pour quelque 4 mètres de haut…