La Sellor est une société d’économie mixte créée en 1988 qui gère six ports de plaisance à flot et un port à sec dans la rade de Lorient. Nous avons interrogé son responsable, Brieuc Morin. Selon lui, il importe d’attirer un public plus jeune, moins expérimenté que celui des propriétaires vieillissants « et donc plus consommateur de services liés au confort et à la sécurité de la navigation. On veut naviguer vite, mais ça ne veut pas dire qu’on sait naviguer, et on a besoin d’être accompagné sur l’eau. Il faudra peut-être un jour proposer des services pour que le bateau soit prêt à partir, avitaillé, sans manœuvre à faire dans le port, quand le propriétaire arrive. On réfléchit à des contrats de ce type, qu’un segment de clientèle a les moyens de s’offrir. »

Certains ports évoluent vers une logique plus commerciale, axée sur la relation aux clients et l’offre de services. Le « Boat Club » de la Sellor, créé en 2018, compte aujourd’hui quatre-vingt-dix abonnés à l’année, qui peuvent réserver un bateau pour naviguer à la journée ou à la demi-journée. « Ce sont des gens qui ont le permis depuis moins de six mois ou un an, qui n’ont pas les moyens d’acheter un bateau mais qui veulent “faire du bateau”… » Une location annualisée, liée à différents services : accompagnement à la prise en main du bateau, coaching en mer, initiation à la pêche avec un guide professionnel, sorties en catamaran, dégustation d’huîtres sur le Blavet…

Si les nuitées à quai ne se développent pas vraiment en Bretagne – contrairement à la Méditerranée où la pression foncière et touristique est plus forte – on comptait, à l’été 2021, une centaine d’offres de location de bateaux à moteur ou de voiliers entre particuliers dans les ports de la Sellor. Un moyen, pour les propriétaires, d’amortir les frais liés à leurs bateaux.

Suite à lire dans l’article  » Ports de plaisance, la fin d’un modèle », extrait de l’entretien avec Nicolas Bernard, géographe.