Cela faisait près de trente ans qu’il n’avait pas foulé le pont de Joshua. En décembre 1982, avec son ami suisse Réto, Joe Daubenberger, un jeune Américain, avait aidé Bernard Moitessier à remettre à flot son ketch drossé par un coup de pampero en baie de Cabo San Lucas, au Mexique. La coque cabossée, les mâts arrachés, l’intérieur saccagé, Joshua n’était plus qu’une épave et le navigateur, découragé, le céda à ses amis pour une poignée de cacahuètes – on parle de 20 $. Deux ans plus tard, Joe et Reto avaient achevé la restauration du ketch, puis, après deux ans de navigation dans le Pacifique Nord, l’avaient revendu à Johanna Slee, qui le céda à son tour au musée maritime de La Rochelle. C’est Thierry Dalberto qui, en préparant un livre sur Joshua, a retrouvé la trace de cet ami américain et l’a invité en France.
Les 2 et 3 septembre derniers, Joe Daubenberger, accompagné de son épouse, a ainsi exploré les pertuis à bord du voilier qu’il avait sauvé, sans imaginer qu’il deviendrait une telle icône.