« L’an dernier, j’ai trouvé cet Olonnois de 1963 amarré sur un quai des Sables-d’Olonne. Son ancien propriétaire, Dimitri, un mécanicien de la snsm, a péri en mer alors qu’il portait secours à un marin en danger. Je n’ai pas hésité longtemps, raconte Jean-Noël Rendu. J’ai intégré l’Amicale des Olonnois, association de propriétaires de ces petits habitables de 5 mètres de long sur 1,85 mètre de large, conçus en 1960 par Clément Dubernet. » Après avoir pris des renseignements auprès de l’association, il achète l’unité qu’il rebaptise P’tit Rat (« petit bonhomme » en chaumois).
Aussitôt, il se charge de lui redonner un peu de fraîcheur en le ponçant, le repeignant et le calfatant, car « il faisait de l’eau. Mais je voulais un bel Olonnois, vernis, digne de cette série ! »
Propriétaire de deux bateaux dont il s’est occupé lui-même, cette fois, Jean-Noël Rendu ne se sent pas le courage de se lancer dans les travaux tout seul. Il se rapproche donc d’une entreprise sablaise de menuiserie nautique, Mer & Bois, qui avait rencontré Dimitri la veille du naufrage. Le salarié chargé des travaux est installé dans le hangar du Yacht Club classique des Sables (créé en 2018), loué à l’Agglomération des Sables-d’Olonne pour permettre aux armateurs de disposer d’un lieu pour mettre leurs bateaux. « David a été très compétent et pédagogue, souligne Jean-Noël Rendu. Tout au long du chantier, il m’a fait des photos de l’avancement, parfois de détails précis afin de me montrer et de m’expliquer comment il faisait par exemple un gabarit de pont, la pose des joints, des barrots et barrotins… » Le nouveau pont, fidèle au mode de construction d’origine, est en contreplaqué marine de 5 millimètres, recouvert de lattes de teck sur mesure, en lames cintrées, de la même épaisseur. Le rouf et le cockpit ont été repris et les parties en acajou ont reçu six couches de vernis. Un jeune alternant de Mer & Bois a décapé et repeint les fonds et l’intérieur de la coque. Après un travail sur le tableau et le calfatage, il restera encore la pose des hublots et de poulies en bois. Jean-Noël pourra alors remettre à l’eau son Olonnois – aussi joli que les autres – pour en profiter cet été.
Maud Lénée-Corrèze
