La colonie de fous de Bassan (Morus bassanus) de l’île Rouzic, dans l’archipel des Sept-Îles (22), connaît une impressionnante mortalité due à la grippe aviaire. L’île habituellement blanche d’oiseaux était à la fin de l’été couverte de cadavres, comme la mer qui les dépose sur les côtes.
L’épidémie d’influenza a d’abord touché en mai les côtes des Hauts de France (goélands, mouettes, sternes), avant la Normandie en juin, puis les Côtes-d’Armor en juillet. En août, des cas étaient signalés sur le littoral entre la Vendée et la Gironde. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) signale que les premiers cas ont été découverts parmi les 19 000 couples de fous de Bassan de Rouzic début juillet. « L’épidémie a depuis sévi lourdement et on estime à plusieurs milliers le nombre de fous de Bassan (adultes et jeunes) issus de la colonie morts au cours de l’été. S’il est encore trop tôt pour tirer un bilan, l’inquiétude est grande de voir des décennies d’efforts de conservation réduits à néant », indique tristement la LPO.
Rouzic est le seul endroit en France où ces oiseaux marins se reproduisent. C’est la colonie la plus méridionale des quarante-cinq qui existent dans le monde. D’autres, notamment en Écosse, sont également victimes d’une mortalité effrayante. La migration des fous vers le Sud a lieu en septembre. Chaque année, ils reviennent en juin. Mais combien seront-ils l’an prochain… s’ils reviennent ?
© Michel Prat