Renaissance d’une vedette

Dans les archives de François Camatte

Connu pour avoir dessiné une centaine de voiliers de Jauge Internationale, l’architecte français François Camatte a aussi exercé ses talents sur des vedettes de promenade, telles Queen Mary (9,50 mètres), lancée en 1925 ou Magicienne II (10 mètres), en 1926. Les plans de la dernière connue datent de novembre 1926 et ont servi pour la reconstruction menée par l’association François Camatte-Voiliers d’exception.

Virginie et François Nivelleau, architectes navals spécialistes de l’America’s Cup, ont numérisé ces plans d’origine pour réaliser les gabarits par commande numérique. La construction a été confiée au menuisier ébéniste Jean-Bernard Cartus, qui a conservé les membrures en frêne, mais réalisé le bordé en strip-planking de yellow cedar et le pont en petites lattes de teck. Le suivi technique a été réalisé par François Ramoger (petit-fils de l’architecte) et la coordination du chantier par Claude Thiry.

Longue de 10,50 mètres et large de 2,25 mètres, l’élégante vedette, baptisée La Magicienne, a été fabriquée dans les règles de l’art jusqu’à la peinture de son nom à la feuille d’or. Avec son moteur diesel de 40 cv (0,5 litre consommé par mille), elle devrait avoir une vitesse de croisière de 12 nœuds.

L’association François Camatte a déjà restauré le voilier Azaïs, un 6 m JI de 1933. Elle a retrouvé un As Côte d’Azur, dériveur dessiné pour les Cham-pionnats de France de 1934, après huit ans de recherche. Seules quelques unités naviguent encore en Espagne et au Portugal. L’association entreprend maintenant de monter une exposition où l’on retrouvera Azaïs, La Magicienne, l’As Côte d’Azur, ainsi que le fonds Camatte. Elle prépare, en outre, un livre sur l’œuvre de l’architecte.