À la onzième édition du festival de films Pêcheurs du monde, du 24 au 31 mars 2019, à Lorient, seize pays seront représentés, dont, pour la première fois, l’Algérie, la Tunisie et la Turquie. « L’homme reste au centre de la programmation et nous questionnons toujours son rapport à la mer », explique Jacques Chérel, qui a succédé à Alain Le Sann à la tête du festival. En 2018, Pêcheurs du monde avait présenté trente-sept films et connu une fréquentation en hausse, avec plus de trois mille spectateurs. Cette année, le programme présente une quarantaine de fictions et documentaires actuels, qui donnent la parole aux communautés maritimes.
La confrontation des pêcheurs aux phénomènes migratoires en est une. Elle sera notamment évoquée par le film cubain Voices of the sea, qui raconte l’histoire d’une famille de marins hésitant à quitter son pays, ou par Old Marine Boy, traitant du destin d’un pêcheur coréen passé du Nord au Sud. Dans le même registre, Vague à l’âme, de Sébastien Daycard-Heid, retrace l’histoire de quelques deux cents pêcheurs sénégalais qui embarquent sur des chalutiers lorientais, et Strange Fish, de Julia Bertoluzzi, présente le quotidien de pêcheurs tunisiens récupérant dans leurs filets des corps de migrants.
La dégradation du milieu que subissent les communautés côtières est au cœur de Tout va bien Lella ? du Tunisien Rabeb Mbarki, dénonçant la pollution par les phosphates au large de Gabès, et de Berre, Le Défi écologique, de Laurent Lustaud. De son côté, Mathilde Jounot présentera en avant-première Ocean II, la voix des invisibles, la suite de son documentaire sur le thème de la privatisation des océans.
« Tous nous alertent sur les problèmes géopolitiques de la planète, mais beaucoup sont aussi porteurs d’espoir », résume Jacques Chérel, qui souligne également que plusieurs films sont consacrés aux pêcheurs français. Dans cette catégorie, on peut noter deux documentaires vraiment exceptionnels de Frédéric Brunnquel : L’Odyssée des forçats de la mer, sur les pêcheurs de morue fécampois et Hommes des tempêtes, sur les marins du Joseph Roty, bateau usine de Saint-Malo. Huit séances sont prévues aux environs de Lorient, jusqu’à Vannes et Pontivy, et la manifestation est associée cette année à deux expositions photographies de Michel Thersiquel, à la Galerie du Lieu et à la médiathèque de Plœmeur.
Pour consulter le programme : http://www.pecheursdumonde.org/