L’écrivain Donatien Garnier, la photographe Hélène David et le chorégraphe Gaël Domenger unissent leurs disciplines pour évoquer le quotidien des gens de mer.
Un chorégraphe, des danseurs et un musicien se sont joints l’été dernier, à Porto, à la photographe Hélène David et à l’écrivain Donatien Garnier pour un projet artistique autour du quotidien des gens de mer, à partir des amitiés, des souvenirs, et bien sûr du travail de ces derniers, qui ont embarqué pendant une dizaine d’années pour des reportages à bord de tous types de bateaux, porte-conteneurs, navires de pêche, voiliers de régate*… « Une matière riche dont nous voulions rendre compte artistiquement, sans mystification, sans clichés », explique Donatien Garnier.
Un spectacle, Océaniques anonymes, en est né. Il recrée des ambiances d’embarquement, en renvoyant aux souvenirs d’Hélène David et de Donatien Garnier – scènes de vie intimes à bord ou moments d’angoisse lors d’une tempête – à travers la musique, improvisée sur scène, les lumières, et la danse contemporaine. « La chorégraphie s’est vraiment construite à Porto », raconte Gaël Domenger, danseur et chorégraphe qui s’est associé à Hélène et Donatien en 2015… « Après m’être imprégné de ce qu’ils m’ont raconté, j’ai donné des pistes de mouvements aux danseurs, puis ils poursuivaient leurs recherches pour créer les mouvements. »
Océaniques anonymes mêle photographie, écriture, musique et travail de la lumière : « Pendant les trois semaines à Porto, j’ai observé la manière dont Gaël travaillait avec ses danseurs, raconte Hélène, et je prenais des photos de chacun, parfois des plans larges, parfois très serrés, près de leurs visages, en mouvement. Et lors du spectacle, je serai là aussi, sur scène, à prendre des photos des danseurs en direct. Elles seront projetées aussitôt sur un écran. »
Le texte, enfin, a été écrit en anglais par Donatien lors de la résidence artistique, « sans chercher à le corriger, pour garder le côté approximatif de l’anglais international utilisé sur les navires de commerce, précise-t-il. Au début, je voulais utiliser, sous forme de listes, les données météo, boursières, toutes les informations ‘‘extérieures’’ qui impactent quotidiennement les marins. J’y ai ajouté finalement des dialogues lors de moments d’intimité entre les membres d’équipage, inspirés de ce que j’ai pu entendre et voir. Il y a aussi des textes que je n’avais pas prévus. »
Tous seront ensemble sur scène, les danseurs mais aussi le musicien ou le créateur lumière pour donner à voir les « coulisses » du spectacle. La première représentation devrait avoir lieu à l’automne prochain.
*Retrouvez les articles de Donatien Garnier dans les Chasse-Marée 176, 192, 213, 228, 239, 267 et 296.
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