« Le bateau a été monté sur le slipway de Camaret en octobre dernier, précise-t-il. Nous avons déposé le galbord, le ribord et quatorze bordages, notamment au niveau du bouchain, pour faire respirer la coque, mais également pour vérifier l’état de la structure transversale. » Résultat : ni varangues ni membrures à remplacer. Ulysse a ensuite repris la râblure de quille. Des bordages d’échouage en iroko ont été ajoutés et toutes les chevilles vérifiées, remplacées pour certaines par de nouvelles en mélèze, une essence qui a également servi pour une partie des nouveaux bordages. Il a fallu aussi refaire complètement le calfatage de cette coque de 21 m de long – elle mesurait à l’origine 49 pieds (15 m) mais a été jumboïsée – pour 4,87 m de large et 2,80 m de tirant d’eau.
Si un noyau de quatre personnes a mené l’essentiel des travaux, une trentaine de bénévoles ont également donné la main, dont le gréeur Yves Capart, qui est intervenu sur le double étai d’artimon, les pattes à cosse et des finitions en cuir pour prévenir les points d’usure.
Le moteur, qui datait de 1965, a été remplacé par un Volvo Penta D4 de 180 ch qui permet notamment un réel gain de poids. En mars dernier, au terme de cinq mois de chantier, Lun II a retrouvé son élément avant de séjourner à Douarnenez pour les derniers travaux : nouveau circuit électrique, mise aux normes des équipements de sécurité et création de quatre compartiments étanches avec assèchement dédié, installation de huit bannettes dans le poste d’équipage, aménagement de nouvelles cales dotées de palans à chaîne sur rails pour faciliter la manutention des marchandises… Lun II a repris ses navigations le 18 mai avec à son programme du cabotage en Europe, notamment pour le transport de fret. Cet automne, ses virées seront transocéaniques.
Crédit iconographique : Mélanie Joubert