Une poignée de pêcheurs saisonniers, des Islandais qui s’en vont pour l’été tout au Nord, sortir de l’eau toutes les morues qu’ils pourront attraper… Plus qu’ailleurs encore, la météo donne le ton dans ce huis clos battu par les vents, et c’est le bulletin du temps qu’il fait qui ouvre chaque chapitre du journal du jeune Halldór. Avant de devenir fous de solitude, ses compagnons et lui passent une annonce, telle une bouteille à la mer, pour recruter une « aide ménagère ». Le cours de ce beau roman en sera tout chamboulé, avec la vie des gars de la coopérative, des quelques habitants à l’année de ce fjord perdu, leurs voisins, en tension avec la ville, toute-puissante, que ce soit pour appeler ou pour rejeter ceux dont elle fait ses jouets. Tout cela est sobrement mais magnifiquement évoqué.
Bergsveinn Birgisson
Gaïa, 254 p., 22 €