Les huit dernières années ont été les plus chaudes enregistrées depuis 1850 et le dernier rapport annuel de l’ONU sur l’état du climat mondial en 2022 est particulièrement alarmant. « La partie est déjà perdue pour les glaciers » a même annoncé le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le Finlandais Petteri Taalas, en pointant la fonte particulièrement importante des glaciers terrestres, notamment dans les Alpes. Les températures élevées et le faible enneigement hivernal, combinés aux nuages de poussières venus du Sahara, ont eu de graves conséquences en 2022 : aucun sommet n’est resté enneigé l’été dernier, ce qui n’était jamais arrivé jusqu’à présent. La perte d’épaisseur cumulée des glaciers depuis 1970 s’élève à près de 30 mètres…
En Antarctique aussi, « la glace de mer a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré », notent les experts dans leur rapport. Dans ces conditions, le niveau des océans s’élève : il est monté deux fois plus vite qu’au cours de la première décennie de mesure (1993-2002). « Pour la période 2005-2019, la perte totale de glace terrestre provenant des glaciers du Groenland et de l’Antarctique a contribué à hauteur de 36 pour cent à l’augmentation du niveau moyen de la mer à l’échelle du globe (GMSL, pour Global Mean Sea Level), et le réchauffement des océans (par le biais de la dilatation thermique) à hauteur de 55 pour cent. Les variations de la réserve d’eau terrestre y ont contribué pour moins de 10 pour cent. »
À cause des émissions de gaz à effet de serre, qui ne cessent d’augmenter, le climat continue de changer et des populations sont durement touchées par des phénomènes météorologiques extrêmes. On retiendra, au compte de l’année 2022, une sécheresse prolongée en Afrique de l’Est, des précipitations record au Pakistan et des vagues de chaleur sans précédent en Chine et en Europe. Ces crises provoquent une insécurité alimentaire dans certains pays et des migrations importantes, sans parler des milliards de dollars de dommages qu’elles occasionnent. ◼
Nathalie Couilloud