Recherchée depuis les années 2000 par des plongeurs américains, l’épave du paquebot à vapeur Le Lyonnais, coulé en 1856, a été retrouvée à environ 175 milles des côtes du Massachussetts en août dernier, par l’entreprise Atlantic Wreck Salvage (AWS).
Lancé en 1855 par les chantiers anglais Laird & Sons of Birkenhead pour la jeune Compagnie franco-américaine, ce paquebot de 82 mètres à propulsion mixte doit assurer une liaison postale et le transport de passagers outre-Atlantique au départ du Havre. Après deux premiers voyages vers l’Amérique du Sud, il inaugure la ligne Le Havre-New York à la fin de l’année 1856.
Dans la nuit du 1er au 2 novembre, alors qu’il est sur la route retour et qu’un épais brouillard limite la visibilité, Le Lyonnais est heurté par un trois-mâts barque, l’Adriatic. La coque est percée, la machine noyée, et le navire coule, malgré les tentatives de l’équipage pour le sauver. Seules dix-huit personnes sur les cent trente-deux présentes à bord seront sauvées.
Malgré le nombre élevé de victimes, cette catastrophe avait sombré dans l’oubli, jusqu’à ce qu’un chercheur d’épaves, Éric Takakjian, s’y intéresse dans les années 2000. Son enquête restant infructueuse, il s’associe avec l’entreprise AWS à partir de 2016. Ce sont finalement des pêcheurs qui les mettent sur la piste de Georges Bank, des hauts-fonds situés au sud du cap Cod, où ils finissent par découvrir l’épave en août dernier, depuis leur navire DV Tenacious. Une trentaine de plongées plus tard, ils reviennent à terre avec des photos du Lyonnais, notamment celle d’un cylindre du moteur, élément déterminant pour identifier le paquebot. En effet, en plus d’être d’un type qui n’a été utilisé que brièvement à cette époque, le cylindre mesure 1,40 mètre, une dimension qui correspond précisément à celle du Lyonnais notée dans les archives. M. L.-C.
Publié dans Le Chasse-Marée 341 – Octobre-Novembre