L’épave inventée en 2005 par le DRASSM au large de la pointe de la Parata, appelée Sanguinaires C – du nom des îles corses voisines – a fait l’objet d’une quatrième campagne de fouilles de septembre à octobre derniers. Déjà, les archéologues ont pu établir quelques hypothèses sur l’origine de ce navire à clins, un type de construction qui n’avait jamais été observé en Méditerranée. Ce serait un bateau de commerce construit en Europe du Nord : après avoir passé le détroit de Gibraltar, il serait allé à Gênes afin de charger des pierres dolomitiques et des céramiques de Pise et de Ligure, avant de mettre le cap sur Ajaccio. Pris dans une tempête près des îles Sanguinaires, il a coulé par vingt mètres de fond.
Afin de faire avancer les connaissances sur l’épave, les plongeurs archéologues du DRASSM, épaulés par des membres de l’Association pour la recherche archéologique sous-marine (ARASM) ont cette année sollicité l’intervention de huit plongeurs démineurs de la Marine nationale, embarqués sur Pluton. Ceux-ci ont déplacé manuellement quelque 60 mètres cubes de pierres dolomitiques du chargement pour dégager les vestiges du navire. Les études effectuées par les chercheurs à la suite de ces travaux ont permis de valider l’hypothèse d’une construction nordique du XVe siècle.