À Plouër-sur-Rance, le chantier naval Florance a restauré ce printemps un Sprat, dériveur en contreplaqué de 2,40 m de long gréé au tiers bômé que construisait le chantier Gouteron à La Baule dans les années 1950-1960. « Si la coque était en bon état, explique Jean-Jacques Pont, dirigeant du chantier, on voyait en revanche apparaître la rouille de centaines de pointes galvanisées. Décaper à la main, jusqu’au bois, étant très difficile, notamment à l’intérieur étant donné la quantité de recoins, nous avons réalisé un aéro-gommage, terminé par un ponçage fin. Une fois la rouille grattée, j’ai recouvert chaque tête de pointe de résine époxy chargée. Puis j’ai réalisé une imprégnation complète du bateau à l’époxy avant d’appliquer peintures et vernis bicomposants. » À noter que Jean-Jacques a également refait le banc d’étambrai et le pied de mât, qui lui semblaient fragiles.
Mais un autre projet bien plus étonnant a retenu notre attention lors de notre visite : la Seareine. « C’est une idée dont j’ai confié le développement à l’architecte naval Jean-Marc Nourry. Le but était de concevoir une embarcation qu’on puisse mettre à l’eau en cinq minutes, plus élégante que ces kayaks bariolés qu’on voit beaucoup, pour un programme assez similaire à celui du paddle mais sans qu’on soit en recherche d’équilibre. » Voilà pour le « Sea ». Quant à la « reine » : la propulsion est assurée par un pédalier escamotable en puits qui actionne une hélice.
La coque à étrave inversée de 3,75 m de long sur 0,78 m de large, pour un déplacement attendu à 50 kg, a été construite en contreplaqué époxy, y compris les fonds en forme que Jean-Jacques a passés en petites lattes de 6 mm stratifiées. « Selon l’accueil, explique-t-il, les prochains exemplaires s’orienteront peut-être vers une construction en fibre de verre-polyester. » Insubmersible et autovideur, la Seareine présentera une plage arrière où pourrait s’asseoir un enfant le temps de la balade. Les premiers essais sont prévus vers la mi-août.