On n’oublie rien. Pas les bateaux, du moins ; pas celui-là. La Clementine est un reefer – cargo frigorifique – américain des années trente. C’est aussi l’alter ego de son capitaine. À travers ce monde, à travers ce siècle, l’un se marquant des stigmates de rouille, l’autre de rides, le bateau et l’homme sont les héros de cette histoire mise en images par Roberto Innocenti. Un monsieur qui a vu le jour dans l’Italie des années quarante, qui a dû passer sa jeunesse dans une usine de sidérurgie au lieu d’aller à la mer ou aux Beaux-Arts. Un autodidacte, donc, qui s’émerveille de l’Océan, des îles, des écluses de Panama… et qui dessine aussi la guerre, le feu, les hommes en fuite. Un maître ignorant des modes du graphisme, qui s’est appliqué à montrer ce qui est beau dans une vie de marin et dans son bateau.
> Mon Bateau, Roberto Innocenti. Gallimard jeunesse, 40 p., 18 €