C’était un crève-cœur de voir le Götheborg III, réplique d’un vaisseau de la Compagnie suédoise des Indes orientales (CM 192) rester désarmé à quai, quelques années seulement après son lancement en 2004 au terme d’une décennie de chantier. En vente depuis 2015, faute de finances, ce trois-mâts carré de plus de 40 mètres et 1 300 tonnes était malgré tout entretenu depuis par une bande d’irréductibles. Cet automne, de bonnes nouvelles sont venues récompenser leurs efforts… et détromper ceux qui ne voient pas d’autre avenir pour une telle réplique que sa muséification à quai, synonyme de désarmement total.
La compagnie maritime suédoise Greencarrier a annoncé qu’elle affréterait le Götheborg III pour deux ans au moins, prenant en charge les travaux nécessaires à sa remise en route, la constitution d’un nouvel équipage et les frais de navigation. Il y a du boulot pour le bosco Marie-Louise Edholm et son équipe ! Jens Langert (CM 305) a repris du service avec elle sur ce bateau qu’il connaît bien pour avoir participé à sa construction et à son voyage inaugural jusqu’en Chine. Tandis que nous mettions sous presse, les marins et charpentiers s’apprêtaient à regréer les mâts de hune du vaisseau suédois. « Nous battons le rappel des marins formés sur L’Hermione. Ils ont été à la meilleure école, bon nombre viennent juste de passer leurs brevets et cherchent du travail sur des grands voiliers… » Avis aux intéressés ! L’association Svenska Ostindiska Companiet, qui arme le Götheborg III, devrait bientôt donner des détails sur les navigations en vue… dans les eaux européennes pour l’été 2020, mais avec, à nouveau, des rêves de Chine à l’horizon.
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Götheborg : Histoire et renaissance d’un vaisseau de la compagnie des indes suédoise, article publié dans le Chasse-Marée n° 192 en décembre 2006
Par Erwann Lefilleul – Dix années ont été nécessaires pour construire la réplique du « Götheborg », fameux vaisseau de la Compagnie suédoise des Indes orientales qui avait fait naufrage à l’ouvert du port éponyme en 1745 à son retour d’un voyage en Asie. Au terme de ce chantier, le navire a appareillé pour un grand périple vers la Chine dans le sillage de ses ancêtres.
Ens Langert, libre gréeur, article publié dans le Chasse-Marée n° 305 en juin 2019
par Sandrine Pierrefeu – Il faut probablement être, comme Jens Langert, artiste, marin et architecte pour comprendre, créer et exploiter des gréements aussi complexes que ceux de L’Hermione et du Götheborg III. Mais la compétence ne suffit pas à insuffler aux équipages l’audace, la joie d’apprendre et l’esprit de groupe que le bosco parvient à transmettre aux gabiers qu’il dirige. Rencontre avec un esprit libre.