Cette exposition raconte la mémoire collective du Bel Espoir et la folle aventure de sa reconstruction par des jeunes en formation. C’est une histoire qui donne de l’élan : ce bateau a été salvateur pour des gens qui ont embarqué à son bord et ce chantier permet à des jeunes de trouver leur voie et de prendre confiance, particulièrement à l’époque où les auteurs de cette exposition les ont suivis (2019-2021).
Raconter cette histoire porteuse d’espoir, dans l’espace public, dans un lieu comme les Ateliers des Capucins, ouvert à tous et assidûment fréquenté par la jeunesse prend tout son sens. Le fort ancrage local du bateau, connu de tous en Bretagne mais aussi à l’échelle nationale, rend d’autant plus pertinent le choix de présenter cette exposition à Brest, dans les Atelier des Capucins. En effet, en 1993, le Bel Espoir a été en grande partie reconstruit dans les ateliers de l’île Factice, à l’Arsenal.
Cette exposition sera en place au moment des 30 ans des Fêtes Maritimes de Brest, en juillet 2022, auxquelles le Bel Espoir participera. Elle accompagne la sortie du livre Bel Espoir, en octobre 2021, par les éditions Le Chasse Marée, en vente à la librairie Les Curiosités de Dialogues.
Les composantes de cette exposition
De larges panneaux de bois servent de supports bruts pour accueillir les tirages des photographies de Nedjma Berder, collés à la manière des affiches de rue. De très grands formats, afin d’habiter l’espace colossal des Ateliers de Capucins.
Se mêlent à ces photos des extraits de témoignages (stagiaires en formation, formateurs, bénévoles, anciens équipiers…), paroles collectées pendant deux ans. Le portrait d’une époque et d’une génération.
Au centre du Passage des Arpètes, une structure circulaire invite à prendre le temps de la pause. Aux couleurs de la coque du bateau, elle accueille une large frise historique retraçant la vie du Bel Espoir grâce à des centaines d’images d’archives collectées auprès de particuliers et d’institutions. Un tableau vivant de la vie en mer à bord de ce bateau et une invitation au voyage.
Les auteurs de l’exposition
Nedjma Berder, photographe : Nedjma Berder est photographe mais aussi chef opérateur pour le cinéma et la télévision. Il vit à Douarnenez. En 1988, il croise la route du Bel Espoir à Madère. À l’époque, après avoir navigué sur un bateau-école pendant une grande partie de sa scolarité, il est équipier à bord de Fleur de Lampaul. À bord de ce voilier, qui emmène des enfants en expédition à la rencontre des peuples de l’eau, il se forme aux techniques audiovisuelles. Des années plus tard, il retrouve la route du Bel Espoir, alors que le chantier de construction de la nouvelle coque débute à Concarneau, et se lance dans ce projet photographique au long cours.
Virginie de Rocquigny, journaliste : Virginie de Rocquigny est journaliste pour la radio et la presse. Elle vit à Brest. En 2006, par le hasard d’une bourse des équipiers, elle embarque aux Açores sur le Rara Avis, l’un des deux grands voiliers de l’AJD. Elle découvre l’association, avec qui elle ne perdra plus contact. Elle travaille sur des sujets sociaux et environnementaux, souvent en lien avec le monde maritime. C’est donc assez naturellement qu’elle a eu envie de consacrer un reportage au Bel Espoir, qui s’est prolongé par un livre, et aujourd’hui une exposition.
Scénographie : une exposition fabriquée avec la Ressourcerie du cinéma
Cette exposition raconte l’histoire d’un chantier où l’on répare et recycle tout ce qui peut l’être plutôt que d’acheter du neuf : nous avons donc choisi d’utiliser des matériaux de récupération pour
construire la scénographie.
La Ressourcerie du cinéma, partenaire de l’exposition, a fourni l’ensemble des grands panneaux de bois présentés ici. À Montreuil, tout près des grands studios, cette association collecte puis loue ou revend des éléments de décors utilisés par l’industrie du spectacle, qui n’ont parfois servi que quelques heures. Sols, parquets, moquettes, portes et panneaux décoratifs sont ainsi sauvés de la déchetterie. La Ressourcerie du cinéma sensibilise aussi les professionnels du décor à construire plus écologique.
Les feuilles de décor que nous avons utilisées ont par exemple servi pour les tournages de la série Arsène Lupin, des films De son vivant, d’Emmanuelle Bercot, Le Bonheur est pour demain, de Brigitte Sy, de Mascarade de Nicolas Bedos ainsi que pour différents clips et cours-métrages. Ils redeviendront des décors de cinéma à l’issue de cette exposition.
Cette exposition prolonge la parution du livre Bel Espoir, aux éditions du Chasse-Marée.
Ce beau livre, tissé du quotidien de l’association et du chantier, raconte la renaissance et la vie nouvelle du Bel Espoir. Il retrace aussi l’histoire extraordinaire de l’AJD, rapportée par ceux qui l’ont vécue depuis les débuts. Enfin il fait ressortir le travail mené par cette association aux partis pris radicaux auprès de jeunes qui, l’espace de six mois, y trouvent un cadre où reprendre pied, et d’où repartir confiants vers une nouvelle vie.
Un album extraordinaire, par un maître du reportage maritime, et une série de témoignages d’une jeunesse passionnée, inventive, pleine d’aspirations. Les matières brutes, la rudesse du quotidien contrastent avec les visages radieux, la générosité, l’ouverture et la passion des paroles recueillies.
Avec une composition savamment orchestrée mêlant la vie et le travail au chantier, les virées en mer par tous les temps avec un demi-siècle d’archives et de souvenirs, le tout servi par une fabrication originale… voici un objet hors norme à la fois raffiné et «brut de décoffrage». – L’éditeur a ici opté pour une reliure sans couverture, laissant les fils et la colle du dos apparents, et permettant une ouverture totale du livre, sans gêne aucune
À propos des Ateliers des Capucins
Plus grande place publique couverte d’Europe, les Ateliers des Capucins sont une immense cathédrale industrielle aux nefs majestueuses, offrant un formidable belvédère sur la rade de Brest. Directement reliés à la rue de Siam par un téléphérique urbain, Les Ateliers des Capucins sont depuis fin 2016 un tiers-lieu véritablement populaire où familles, danseurs hip-hop, amateurs d’arts ou startupeurs se côtoient et se confondent. Un million d’usagers y viennent chaque année pour fréquenter une des plus grandes et des plus belles médiathèques de France, découvrir des expositions, participer à des événements, travailler dans un de ses espaces de coworking, se restaurer, faire de l’escalade, jouer en réalité virtuelle, flâner dans les commerces, danser librement… ou tout simplement pour profiter ensemble de l’ambiance et de l’architecture des lieux.