Du charbon de bois, une brique rouge, un morceau de plâtre, des craies de couleur, un peu d’imagination, une marée basse et des rochers à foison… C’est avec ces ingrédients simples, bon marché et à la portée de tous, augmentés d’une facétie qui n’appartient qu’à lui, que Jean Piero a donné naissance à ses drôles de Tronches de roches. Celles des rochers de Penmarc’h, dans le Finistère, en l’occurrence, un endroit qui n’est pas avare en matière première minérale.
Ces photos retravaillées, qu’on a pu découvrir ce printemps et qui seront présentées tout l’été, aux côtés d’autres artistes, à la galerie de l’Abri des guetteurs, à Douarnenez, ont permis à cet ami de la poésie et de l’absurde de donner vie à tout un peuple imaginaire. Pourquoi lui, pourquoi eux, pourrait-on demander à l’auteur des Voyages intersidérants, dont il amusait jadis les auditeurs de France Inter ? En raison d’« un énorme besoin de réhumaniser ce monde où nous perdons l’âme de nos relations. Et puis ces éléments qui me regardent sans me juger, me sourient sans se moquer […] ont la présence de l’idéale bienveillance que je trouve assez rarement chez mes collègues humains. » Jean Piero, lui, c’est sûr, n’a pas un cœur de pierre… N. C.
Du 1er juillet au 6 novembre, à l’Abri des Guetteurs, face au Flimiou à Douarnenez, et sur le site l’artiste : <www.jpiero.com>