Le festival du film Pêcheurs du Monde, à Lorient, entend donner la parole aux communautés maritimes qui résistent à de nombreuses pressions pour continuer d’exister. Il promeut l’idée que la défense de la nature ne peut se faire sans celle de l’homme. La dixième édition de cette manifestation, qui se tenait du 19 au 25 mars, s’est située dans la droite ligne de cette philosophie. Le jury Professionnel comme le jury Jeunes ont finalement primé le même long métrage : Inuk en colère, d’Alethea Arnaquq-Baril.
Produit au Canada en 2016, ce documentaire montre comment une nouvelle génération d’Inuits défend aujourd’hui avec humour le mode de vie d’un peuple qui se nourrit traditionnellement de viande de phoque et fait commerce de leurs peaux. Leur combat rejoint celui de la protection de l’écosystème arctique, menacé par les intérêts miniers et le réchauffement climatique…
Les deux jurys ont également attribué une mention spéciale au documentaire Poisson d’or, poisson africain de Thomas Grand et Moussa Diop. À l’instar de Poisson Mamas (CM 294), il raconte comment la pêche qui fait vivre des milliers de personnes en Casamance (Sénégal), est aujourd’hui confrontée à l’implantation d’usines de farine à poisson à capitaux chinois.
Près de quarante films, dont quatorze en compétition, étaient projetés cette année dans le cadre de ce festival et une vingtaine de nationalités étaient représentées. Un bel esprit d’ouverture récompensé par la présence toujours forte de réalisateurs et de professionnels du monde maritime et par une fréquentation frisant les 3 000 spectateurs.