L’association Karreg Hir-Écomusée des goémoniers et de l’algue, à Plouguerneau (Finistère), possède deux sloups goémoniers, le Karreg Hir (CM 141), réplique d’un bateau des années 1930 lancée en 1989 et la Fleur des îles, une construction Théophile Le Got de 1962 pour Paul Salaün. Long de 6,80 m pour 2,78 m de large, 1 m de tirant d’eau et 45 m2 de surface de voilure, doté d’un moteur Saab 24G de 16 ch, ce pigouiller (la pigouille était une grande perche qui servait à la manœuvre du bateau ou à la récolte des algues une fois dotée d’une faucille) a travaillé dix ans, se rendant chaque année dans l’archipel de Molène pour y récolter les laminaires d’avril à septembre.
Passée à la plaisance, la Fleur des îles participe aujourd’hui aux événements nautiques en Finistère Nord, à moins qu’elle ne navigue entre les mains du Club nautique de Plouguerneau pour faire découvrir la voile traditionnelle. Ces balades nautiques participent à financer son fonctionnement et son entretien. Le bateau avait bénéficié de travaux importants en 2008, un an après son acquisition par l’association. Le charpentier Jean-Louis Le Got, petit-fils du constructeur, avait alors restauré les œuvres-mortes. Cette année, ce sont les œuvres-vives qu’on a chargé le jeune charpentier plouguernéen Sébastien Arzel de revoir. La quille, l’étambot et les virures de fond sont à remplacer, tandis que le bordé doit être révisé, comme les varangues. Pour ce faire, le goémonier a été entièrement décapé et son moteur déposé en tout début d’année.
Pour financer ce chantier d’un montant de 12 000 euros, l’écomusée a sollicité la région Bretagne et le département du Finistère. La commune de Plouguerneau devrait également participer. Pour le reste, l’association compte sur la générosité du public, un financement participatif ayant été lancé sur la plateforme Kengo. Fleur des îles naviguera à nouveau dès le mois de juillet.