C’est une silhouette imposante qui a fait son entrée aujourd’hui à Douarnenez : An Eostig est arrivée place de l’Enfer, où elle restera en chantier pour les deux prochaines années. Elle y subira une rénovation complète, à la place même où elle fut construite il y a 30 ans. Dix ans après la construction de Telenn Mor, Jean-Pierre Philippe proposait que soit reconstituée une seconde chaloupe sardinière, plus récente et plus forte : 14 mètres de longueur hors tout (contre 9,27 mètres pour Telenn Mor) datant de l’époque où la sardine se faisait rare, imposant aux marins de s’éloigner toujours plus des côtes.
An Eostig. La chaloupe sardinière en chantier place de l’Enfer
La chaloupe sera lancée en 1993 devant plus de 10 000 spectateurs, participera à Brest 96. Avec ses 160 mètres carrés de voilure, elle mettait son équipage à l’épreuve !
Le chantier de rénovation a été retardé, car il a fallu attendre l’arrivée du bois nécessaire au bardage qui délimitera le chantier.
Il sera ouvert au public qui pourra ainsi découvrir chaque étape de la restauration : bordé, membrures, barrots de pont… Une mission pédagogique chère à Kelig-Yann Cotto, conservateur du port musée. Ainsi, la place de l’Enfer redeviendra pour un temps un lieu de construction navale.
La chaloupe sera restaurée dans l’optique de la faire naviguer, mais elle sera aussi présente à quai au Port-Rhu pour les curieux. Arnaud Jouny
Le Chasse-Marée a publié un article sur Telenn Mor & An Eostig, deux chaloupes en baie de Douarnenez. Douarnenez a vécu pendant des siècles de la pêche à la sardine. Mais, des centaines de chaloupes qui pratiquaient ce métier au début du siècle, il ne restait rien, sinon des témoignages et des documents, souvent d’une émouvante beauté. Au début des années 80, le projet de reconstruire une authentique chaloupe sardinière quittait le domaine de l’utopie pour se concrétiser. Quelques années plus tard, “Telenn Mor”, une chaloupe des années 1900, était suivie d’une autre unité encore plus grande et d’un modèle postérieur, “An Eostig”, construite par Jean-Pierre Philippe, le charpentier du Musée du bateau. Depuis leur lancement, ces deux chaloupes ravivent la mémoire maritime douarneniste en naviguant intensément sous la conduite de jeunes patrons chevronnés comme Gwendal Jaffry, qui sait déjà fort bien communiquer sa passion…
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