Le régime de pluies généreux dans la région des grands lacs américains, ces dernières années, a conduit à d’importantes variations du niveau des eaux. Les mouvements sédimentaires qui s’ensuivent font réapparaître des épaves dans ces eaux douces et fraîches, qui en compteraient plus de six mille, souvent remarquablement conservées.
Ainsi sont réapparus, le 20 avril dernier, sur la rive Nord du lac Michigan, les restes de la goélette de 34 mètres Rokus Kanter. Celle-ci avait coulé dans la tempête le 7 septembre 1903, après avoir talonné non loin, sur des hauts-fonds au Sud du port de Manistique. Trois jours après sa mise au jour, l’épave recommençait à s’enfoncer… Mais le 24 avril, non loin de Ludington, sur la rive orientale du lac, une autre apparaissait, qui n’a pas encore été identifiée formellement à ce jour. Les chercheurs du musée maritime local ont retenu cinq possibilités jugées plausibles – des navires construits entre 1841 et 1862.
Enfin, ce printemps, face aux îles Manitou, dans le comté de Leelanau, est apparue l’épave de la goélette Jennie & Annie. Construit en 1863 à New York par William Crosthwaite, ce voilier de charge de 42 mètres avait été perdu à la mi-novembre 1872 avec sept de ses dix hommes d’équipage. Une épave qui réveille le sinistre souvenir du naufrageur Joe Perry, alors en activité devant les dunes de Sleeping Bear au pied desquelles la Jennie & Annie a été retrouvée… mais sa culpabilité dans ce naufrage n’a jamais été établie.