Plus de 2 500 personnes qui sont venus assister aux projections du festival du Pêcheurs du Monde, écouter les intervenants, découvrir les temps forts, dans un contexte de soleil printanier et de reprise de la vie culturelle. Le Festival s’est aussi adressé à un public élargi avec le ciné–concert « La part des singes » et les créations artistiques « Danser l’océan », deux temps forts plébiscités par le public. C’est une édition qui a souligné la nécessité de savoir se renouveler sans jamais concéder sur la qualité des films.
Deux jurys et le public ont décerné leurs prix à l’issue des 4 jours de projections dans la Salle Ricœur du Lycée Dupuy de Lôme.
Le jury Professionnel était constitué de Thomas Grand, président du jury et réalisateur, Catherine Le Gall, journaliste, Bérangère Portallier directrice de KuB et Manu Kelberine, ancien patron pêcheur. Ils ont souligné la sélection riche et éclectique représentant les enjeux actuels du monde de la mer et, plus particulièrement, des pêcheurs et des populations côtières. Le Jury professionnel espère que cette sélection de 11 films en compétition aura fait prendre conscience au public que la pêche professionnelle est l’un des secteurs les plus impactés par les enjeux environnementaux actuels et les effets des changements climatiques. Ces films confirment que les pêcheurs sont de véritables sentinelles et qu’ils sont déjà en train de s’adapter à ces grands bouleversements.
Le jury Jeunes était fort de 7 étudiants Bertille de Boucher et Léo Baudrillard, du Lycée Dupuy de Lôme, de Manon Esteban, Loïs Margollé, Jules Faures–Martin et Corto Guillemot, lycéens au Lycée maritime aquacole d’Etel et Iona Ridouard, étudiante à l’UBO, sous la présidence du réalisateur Tangi Le Bigot. Ils ont à l’unanimité apprécié la diversité des films, la richesse des points de vue, la découverte d’univers culturels différents. Certains ont même reconnu qu’ils étaient venus avec des certitudes sur le milieu de la pêche et repartaient avec un horizon élargi, avec la découverte du milieu des pêcheurs artisanaux.
Le Palmarès 2022
7 long–métrages et 4 courts–métrages de 7 pays étaient en compétition. Pour la première fois, le jury Jeune et le jury Professionnel se rejoignent avec un Palmarès identique pour tous les Prix.
Prix du Jury Jeunes – Catégorie Long–Métrage
Prix du Festival – Catégorie Long–Métrage
Le Prix du Public
« Ostrov l’île perdue » de S.Rodina et L. Stoop
Ce long–métrage nous plonge dans l’intimité des habitants de l’île d’Ostrov, en mer Caspienne. La pêche leur est interdite et els habitants sont contraints de braconnés pour survivre, continuellement surveillés par les garde–côtes.
Le mot du Jury Jeunes :
Le Jury jeune a particulièrement apprécié la proximité avec les habitants, le partage de leur quotidien et ont été saisis par la place de Poutine dans les foyers. C’est un film qui résonne particulièrement dans le contexte d’aujourd’hui. Le Jury Jeune a souligné que « ce film magnifique permet de comprendre de l’intérieur le culte de la personnalité.
Le mot du Jury Pro :
Sa résonnance avec l’actualité est édifiante mais il aurait été gagnant même sans les développements dramatiques de la guerre en Ukraine. Car ses vertus sont aussi cinématographiques –c’est un film très réussi formellement– et ethnographiques. Profondément humain, fin, et intelligent, Ostrov rend compte de la complexité des situations et de la fragilité des destins
Prix du Jury Jeunes – Catégorie Court–Métrage
Prix du Festival – Catégorie Court–Métrage
« Xaar Yalla« De Mamadou Khouma Gueye
La mer menace des quartiers de Saint Louis au Sénégal. Les marchandes de poissons, les femmes de pêcheurs, les habitants déplacés… témoignent avec pudeur et tristesse de leur abandon.
Coup de cœur Jury Jeunes
« Des hommes à la mer » de A. Rufin
C’est découvrir le dernier jour de pêche d’un homme… émergent des souvenir avec son fils. Un très court–métrage poignant.
Mention spéciale du Jury Jeunes
Mention spéciale du Jury Professionnels
« Iorram » de Alistair Cole
Un magnifique portrait d’une communauté de pêcheurs au large de l’Ecosse, leurs relations à la mer.
Le Prix Chandrika Sharma
Ce prix spécial récompense un film mettant en valeur le rôle des femmes. Disparue en 2014, Chandrika Sharma s’était illustrée par son combat pour les droits des femmes à la pêche et pour la pêche artisanale en Inde. Il a été attribué par les deux jurys.
« Le peuple de l’eau » de A. Bizargiti
Une journée de la vie de deux femmes de l’île de Hengam dans le Golfe Persique en Iran qui pêchent quotidiennement pour nourrir leurs familles. Des paysages magnifiques, un travail fastidieux
Pour prolonger le festival, six films, dont le lauréat du Prix du court–métrage jury professionnel et Prix du court–métrage jury jeune, seront disponibles sur la plate–forme Kub dès le 4 avril :
«« Xaar Yalla » de Mamadou Khouma Gueye
« La mer en héritage » de Mégane Murgia
« Bargny, quand le futur s’enfuit avec ses lendemains » de Blanche Bonnel
« Aza Kivy » de Nantenaina Lova
« The Long Coast » de Ian Cheney
« Mor Diouf: marin entre deux mondes » de David Morvan et Erwan Le Guillermic.