L’archéologie sous-marine en Arles
La nouvelle exposition du musée départemental Arles Antique a pour but de montrer la diversité et la fragilité du patrimoine englouti. Elle débute par une évocation de l’imaginaire populaire lié aux trésors sous-marin à travers des projections, l’énumération de récits maritimes, et la présentation de pièces d’exception, dont l’Éphèbe du musée d’Agde (Illsutration).
Le patrimoine immergé apparaît en réalité bien plus varié, concernant tous les aspects de la vie littorale. Ces objets sont malheureusement victimes de dégradations, d’origines naturelles ou humaines. À commencer par le pillage. Plusieurs affaires ont défrayé la chronique et donné lieu à des enquêtes haletantes et à des saisies d’objets, exposés pour certains pour la première fois au public, à l’instar des lingots d’or pillés sur l’épave du Prince de Conty dans les années 1970, rapatriés en France très récemment.
Les témoignages des pilleurs prônant « l’amour de l’Histoire » et la passion pour la plongée s’opposent dans la scénographie aux témoignages d’agents de l’État et de journalistes. C’est aussi l’occasion de rappeler le rôle historique du développement du scaphandre autonome dans le ramassage intempestif d’objets archéologiques, même s’il en a aussi permis l’étude.
Outre le pillage et les diverses activités littorales, le changement climatique a aussi sa part de responsabilité dans la destruction de vestiges sous-marins. En témoignent des photographies montrant l’érosion du littoral du Médoc ou illustrant la disparition progressive des peintures de la grotte Cosquer à cause de la montée des eaux.
Alors, comment les protéger ? Selon la Convention de 2001 de l’Unesco, dont la France est signataire, le pays organise des fouilles programmées pour la recherche, gère les aménagements en mer par l’archéologie préventive, et développe des solutions technologiques pour protéger des sites jusque-là difficiles à atteindre, à plus de 300 mètres de profondeur. L’exposition évoque enfin les différents moyens de la conservation de ce patrimoine : étude archéologique traditionnelle, mais aussi relevé en trois dimensions, ou encore projets de protection des épaves métalliques des dangers de la corrosion, au moyen d’anodes sacrificielles. Hélène Botcazou
Crédits photos : © LIONEL ROUX CCJ CNRS