Alors qu’il entame sa quatre-vingt-dixième année, pour presque autant de saisons de navigation, le cotre de Carantec Kotick, lancé en 1931 chez Eugène Moguérou sur des plans de Victor Brix, vient de bénéficier d’une restauration de fond, menée par le charpentier de marine Klas Stelleman (CM 261) et l’association propriétaire du bateau, Ar Jentilez, basée à Perros-Guirec (22).
Kotick, long de 6,10 mètres pour 2,36 mètres de large, a d’abord été pris en charge par les bénévoles d’Ar Jentilez fin 2019, notamment pour le décapage de la coque et le démontage du pont, des cadènes, du moteur et du safran. C’est ainsi qu’en janvier 2020, Klas Stelleman l’a récupéré dans son chantier à Paimpol pour les travaux de charpente. Dix varangues sur seize ont été changées, ainsi que la plupart des barrots de pont, dix-huit allonges, deux genoux, neuf bordages – en niangon –, une partie des préceintes et des serres bauquières, en pin. Le charpentier a aussi refait le pont en mélèze et remplacé les pièces d’accastillage.
Le moteur a été révisé avec l’aide du chantier naval du Jaudy, tandis que l’association a commandé un nouveau jeu de voiles à la voilerie Burgaud, à Noirmoutier, ainsi que des tauds pour l’hivernage et le cabanage.
Les bénévoles ont participé au chantier une fois par semaine, et en octobre 2020, le gros œuvre achevé et les peintures appliquées, le cotre a retrouvé son mouillage, à l’échouage, dans le port de Ploumanac’h. C’est là qu’il a toujours été basé depuis les années 1950, aux mains de ses propriétaires successifs. Ces travaux permettront à Kotick de naviguer encore au moins une dizaine d’années, espère le secrétaire de l’association, Francis Nativel, également chef de bord. M. L.-C.